Compagnie Universelle du Canal Interocéanique de Panama

22094

Titre Provisoire d'1 Obligation de 60F - Paris 1888

Avec tampon de 1889

40,00 €
Aucune taxe

Titre Provisoire d'1 Obligation de 60F émis à Paris en 1888.

Avec mention : "Titre placé en vertu de la Loi du 15 juillet 1889 non productif d'intérêts".

Fac-simile signature of Ferdinand de Lesseps and his brother Théodore Antoine de Lesseps.

Fort du succès de la construction du Canal de Suez, Ferdinand de Lesseps, plus que septuagénaire, se laisse convaincre de renouveler l'opération dans l'isthme de Panama - territoire alors colombien - sans prêter l'oreille aux mises en garde des ingénieurs qui en soulignent les difficultés techniques. Financièrement, il reprend les méthodes qui lui ont si bien réussi à Suez vingt ans plus tôt : la création d'une société, l'émission d'actions, les placements d'obligations.

La Compagnie Universelle du Canal Interocéanique de Panama est constituée le 20 octobre 1880, au capital actions d'1 milliard 335 millions de francs. Les banques, le Crédit Lyonnais en tête, moyennant de confortables commissions, bourrent leur clientèle de papier. Mais Panama, c'est le tonneau des Danaïdes... Pour soutenir les émissions qui se succèdent (sept séries de 1882 à 1888), il faut travailler l'opinion. La compagnie achète des journalistes. Elle achète aussi des parlementaires : 104 dira-t-on ! Imprudents ou naïfs, ceux-ci acceptent les chèques. Moyennant quoi, les Chambres finissent par autoriser la compagnie à émettre des emprunts à lots. Mais il est déjà trop tard.

En 1889, c'est la débâcle. La compagnie est mise en liquidation. 800 000 "petits porteurs" sont ruinés ; ils ont apporté un milliard et demi de francs de l'époque (équivalent à une trentaine aujourd'hui).

Devant l'ampleur du scandale qui couve, le gouvernement Loubet commence par essayer de l'étouffer. Peine perdue, l'affaire éclate au grand jour en 1892 et se transfère sur le terrain politique. Parlementaires et ministres compromis sont cloués au pilori. Une commission d'enquête est nommée. L'un des financiers les plus compromis, Reinach, meurt opportunément. Son complice, Cornélius Herz, ami du ministre des Finances Rouvier, s'enfuit à l'étranger. Le ministère n'a plus qu'à démissionner.

On retrouve les talons des chèques et les noms de leurs bénéficiaires, dont ceux des ministres Rouvier, Baïhaut, Charles Floquet, qui prétendent bien sûr avoir utilisé l'argent pour financer leur campagne électorale.

La commission d'enquête ne fit son rapport qu'en 1897. La justice rendit elle son verdict en 1893. Mais le temps avait déjà fait son oeuvre d'apaisement. Presque tous les accusés furent acquittés, à l'exception de Baïhaut (qui avait avoué !), de Ferdinand de Lesseps, de son fils et de Gustave Eiffel, condamnés respectivement à cinq et deux ans de prison, jugement qui fut cassé et non renvoyé. Lesseps mourut en 1894 sans avoir eu connaissance du procès.

A nouveau les petits épargnants sont passés par pertes et profits. Mais les bases de la République sont ébranlées. "L'Affaire de Panama", avec ses relents d'antiparlementarisme et d'antisémitisme, nourrira l'Affaire Dreyfus qui commence, justement, en 1894.

Extrait des statuts au dos.

Format : environ 31x27 cm

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Caractéristiques

Pays
Panama
Thème
Canaux
Etat de conservation
VF/EF

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